Le phénomène Cendrillon : ou pourquoi nos pieds méritent une médaille
- Michele Glet

- 3 oct.
- 2 min de lecture

Bon, avouons le une bonne fois pour toutes : nous sommes des masochistes en talons. Parce que, soyons sérieuses, qui n’a jamais acheté des chaussures trop petites en toute conscience ? Oui, oui, on a toutes eu ce moment où la vendeuse, compatissante, nous propose la taille au-dessus, et nous, avec un sourire crispé, on répond : « Non merci, elles sont parfaites, elles vont se détendre. » (Alors qu’en réalité, c’est déjà un crime de faire rentrer nos orteils là-dedans).
Bienvenue dans le phénomène Cendrillon. Cette étrange maladie féminine qui nous pousse à croire que la chaussure parfaite existe, et qu’elle doit ABSOLUMENT être à notre taille. Même si elle est objectivement une demi-pointure en dessous.
Souvenez-vous de ce mariage où vous avez fini pieds nus à danser YMCA sur le carrelage froid. Ou de cette soirée où vos escarpins flambant neufs vous ont lâchée au bout de vingt minutes (le talon coincé dans une bouche d’égout : un classique). Ou encore ce premier rendez-vous où vous avez tenté de jouer la femme fatale, sauf que votre démarche ressemblait plus à celle d’un flamant rose blessé. Avouez : toutes ces scènes pourraient remplir une comédie romantique.
Mais voilà : on recommence. Toujours. Parce qu’il y a dans cette histoire un côté conte de fée. Comme Cendrillon, on veut rentrer dans la chaussure magique. On croit, un peu naïvement, que la bonne paire peut transformer une soirée, une tenue, voire une vie. Résultat : on serre les dents, on met trois pansements, et on marche fièrement comme si de rien n’était.
Et puis il y a le tabou ultime : la pointure. Qui ose dire sans rougir « je fais du 40 » ? Alors que franchement, on préfère tricher avec un 38 serré que d’assumer nos pieds un peu plus grands que la moyenne. Mais soyons honnêtes : mieux vaut marcher avec un 40 assuré qu’un 38 compressé façon saucisse cocktail.
Au fond, le phénomène Cendrillon, c’est notre petite folie collective. Un mélange de coquetterie, de rêve et d’auto-torture consentie. Mais c’est aussi ce qui fait le charme des chaussures : elles ne sont pas juste des bouts de cuir, ce sont des promesses de magie, de confiance et parfois… de désastres hilarants.
Alors la prochaine fois que vous craquez pour un escarpin trop serré, rappelez-vous : le vrai prince charmant n’est pas celui qui apporte la chaussure parfaite. C’est celui qui, en fin de soirée, vous aide à les enlever, vous tend vos pantoufles, et fait semblant de ne pas voir vos pansements Compeed.



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